1er Rencontre

L'autel était imposant, siégeant au fond de la nef de la Cathédrale, de grandes nappes de linge blanc brodé recouvraient sa longueur et de magnifiques candélabres d'argent posés sur l'autel soutenaient des cierges à la cire immaculée qui dispensaient une lueur blafarde, à l'origine de l'atmosphère oppressante du lieu.

L'Inquisiteur était agenouillé devant cette oeuvre à la gloire de sa Déesse, la capuche de son long manteau recouvrant son visage baigné de pénombre. Ses mains jointes, les longues étoles brodées d'ormor s'étalant autour de ses jambes et le murmure inaudible qui s'échappait de sa bouche terminaient le tableau du plus pieux adorateur de MullenKamp.
Cela faisait huit Psaumes qu'il était dans cette position, récitant les versets saints pour la gloire et l'avènement de sa Déesse, le sol de velours rouge qui soutenait son corps témoignant de sa ferveur.

Alors qu'il allait entamer son neuvième psaume de prière, il entendit les lourdes portes de bois de la Cathédrale s'entrouvrir, le pas léger d'un visiteur se fit entendre sur les dalles de pierre près de la porte, accompagné d'un autre, plus discret. Un frère de l'Ordre venait sûrement à la rencontre de l'adorateur de MullenKamp.

Terminant son neuvième Psaume, l'Inquisiteur stoppa ses prières et se rendit auprès du visiteur, qui semblait être toujours debout dans l'allée centrale, l'absence du bruit crissant des chaises de bois et de paille sur la pierre froide du sol de la cathédrale en témoignant.
Son pas était sûr et décidé, le bruit de son bâton cérémonial sur les dalles rythmait celui de ses pas, et il arriva enfin auprès du visiteur.

Il paraissait assez jeune, vêtu assez pauvrement, des guenilles auraient dit cetains, mais MullenKamp notre Déesse aime tous ses fidèles, quel que soit leur position dans la société, mais l'Inquisiteur n'était pas la Déesse.
Il tenta malgré tout de rendre sa voix la plus mielleuse possible, en y ajoutant le soupçon de courtoisie dûe à son rang, même si en son for intérieur, son mépris vis-à-vis de ce vaurien occultait presque tout son raisonnement.

-"Bonjour mon enfant, puis-je t'aider ou te renseigner? Je suis le Grand Inquisiteur de MullenKamp, et comme tu l'as sans doute remarqué, tu te trouves ici dans son lieu le plus saint..."

Hebrion était imprésionné par l'intérieur de la Cathédrale ainsi que par l'Inquisiteur. Il avait du mal à trouver ses mots. Il tourna plusieurs fois les phrases dans sa tête et finit par trouver...

Je vous remercie de m'accorder un peu de votre temps, je suis ici pour me mettre à votre service ainsi qu'a celui de notre Déesse bien aimée!
J'ai ici avec moi une lettre de frère supérieur du monastère du mont Kordils. Le frère supérieur Matthias ma dit qu'elle me permettrait d'arriver jusqu'à vous et cela a été le cas jusqu'a présent... bien que je sois sur que cela ne vous prouve pas ma justesse et ma valeur! Je vous laisse donc statuer sur mon sort et je suis prêt à endurer toute épreuve que vous me ferez subir! Votre verbe sera mon ordre!

Il s'agenouilla et tendit la lettre à l'Inquisiteur

L'inquisiteur dirigea son regard dans celui du jeune homme qui s'agenouillait devant lui. Il réprima une teinte de dégoût qui tentait d'étirer ses lèvres quand le garçon lui parla du Mont Kordils et de son monastère...
Des gueux uniquement bons pour la ripaille et la boisson pensa-t-il tandis qu'il ouvrit la lettre de recommandation d'un certain Frère Supérieur Matthias qu'il ne connaissait pas le moins du monde.

Citation :

Monseigneur Inquisiteur,
Je me présente à vous, Frère Supérieur Matthias du Monastère de MullenKamp dans les terres montagneuses des Kordils.
Si je me permets de vous adresser cette lettre, c'est que j'aimerais vous recommander le jeune homme qui doit être actuellement à genoux devant votre Sainteté.
Cet enfant de notre Déesse s'appelle Hebrion, c'est un jeune homme pur et extrêmement pieux, il vous sa vie entière au culte de la Déesse et son souhait le plus cher serait d'intégrer les rangs des Soldats Inquisitoriaux afin de faire respecter la Sainte Parole sur notre Royaume en proie au doute. Il connaît les vertus de la solitude, ayant vécu en ermite durant 8 années, se nourissant uniquement de la Présence reconfortante que nous offrent les Prières; il sait se battre et ne tardera pas à vous le prouver. Ce jeune garçon est très prometteur.

Je sais que mon rang n'affectera que peu votre Saint Jugement, mais je voulais intercéder en sa faveur, car il est l'un de ces jeunes hommes comme on n'en fait que trop rarement.

Avec mes plus grands Respects Monseigneur,

Frère Supérieur Matthias, Monastère des Monts Kordils.

Il lut la lettre, le papier était de facture médiocre mais l'écriture était enjolivée et agréable à lire.

-"Lève-toi, nous allons voir ce que tu vaux."

Le jeune Hebrion se leva immédiatement, et l'Inquisiteur le conduisit à l'extérieur de la Cathédrale, en passant par la nef et la sacristie. Dehors, le sol de terre battue était foulé par une dizaine de soldats Inquisitoriaux s'entraînant aux maniements des armes. Il donna une épée d'entraînement et un écu au jeune garçon qui l'avait suivi et lui dit d'un ton monocrode.

-"Montre-moi ce que tu vaux maintenant."

Hebrion prît l'épée et l'écu, se mit face à son adversaire et le salua.

Tous deux se mirent en garde et le combat s'engagea, coup d'estoc par si et par la, protection, ils combattaient avec aisance fendant l'air de par leur coup... Cela faisait dix bonnes minutes que le combat avait commencé mais aucun deux ne laissait la moindre chance a son adversaire, parant chaque coup et le rendant tout de suite après.
Le soldat pris l'avantage sur Hebrion qui fût acculé contre un mur et blesser légèrement au bras gauche... Il ne sentait pas la douleur de cette petite plait et il esquiva un coup puis alla mettre son genoux dans le ventre de son adversaire puis avec le tranchant de la main lui frappa l'heusophage. Le soldat hoqueta et tomba par terre le souffle coupé;Hebrion avait gagner mais pas sans mal et il reconnu que les soldats de l'Inquisition étaient extrement doués!

Il se retourna et mis ses armes au pied de l'Inquisiteur.

"Etes vous satisfait monseigneur?"

L'Inquisiteur regarda sans broncher le jeune Hébrion se battre contre l'un des soldats de l'armée régulière de Mullenkamp.
Il était agile, assez rapide, ses coups étaient précis et coordonés avec le reste de ses mouvements. Seule sa naïveté sur certaines bottes de son adversaire, dûe certainement à son inexpérience dans le domaine martial, venait contraster un tableau loin d'être médiocre. Il avait déjà dû s'entraîner de longues heures dans son pays natal pour atteindre un niveau aussi respectable que celui-ci, de plus, son apparente jeunesse pouvait lui permettre de progresser encore et de devenir enfin un redoutable combattant.

Sans mot dire, Il dévisagea Hébrion déposant ses armes aux pieds de l'Inquisiteur, puis prit la parole, renvoyant d'un geste de la main le soldat à son entraînement, qu'il devait encore perfectionner.

-"Viens, nous devons parler."

D'un geste ample, il tourna les talons, les longs pans de son manteau beige flottant dans l'air accompagnant en une danse au ralenti les mouvements de Sa Sainteté. Le jeune Hébrion le suivit, ils marchaient en direction de la Cathédrale à nouveau, entrant dans l'édifice par une porte située à l'arrière de la nef, puis passèrent dans les étages afin de rejoindre les appartements de l'Inquisiteur situés à l'étage, entourant le choeur.

Ils franchirent une nouvelle porte, mais celle-ci était de bois massif, et rentrèrent dans une pièce très spacieuse, dont le sol était recouvert d'un moquette de velours rouge brodée d'or en des endroits précis. Des tableaux de grande valeur, représentant les portraits des Grands Inquisiteurs qui l'avaient précédé, étaient accrochés sur tous les murs.
Un manginifique lustre de cristal ainsi que de grands candélabres situés en arrière du bureau en pin massif conféraient un éclairage digne des plus fastueuses réceptions données en l'honneur du Roy.
D'un simple geste de la main, l'Inquisiteur intima l'ordre à Hébrion de s'asseoir et de prendre place en face de lui, tandis qu'à son tour il s'installa derrière son bureau.

-" Sache que ta petite démonstration de force contre l'un de mes soldats ne m'a pas du tout impressionné, ce n'est pas en gagnant contre un seul soldat déjà fatigué que l'on peut prétendre aspirer à intégrer les rangs de notre Sainte Armée..."

La mauvaise foi du Grand Inquisiteur était un de ses jouets rhétoriques favoris, il fallait pousser à bout son interlocuteur, le retrancher dans son amour-propre pour qu'il dévoile réellement tout son savoir-faire.

-" Cependant, pour me prouver ta loyauté et ton engagement pour notre cause juste, j'ai une mission à te proposer. Certains villages, notamment dans ta région natale, sont encore considérés par mes Conseillers comme des impies. Il ne faudrait pas que les habitants de ces contrées reculées tombent sous l'influence néfaste de l'Alliance et de son maudit chef Zarth Arn...
Aussi, je vais te charger de partir rencontrer ces gueux et de leur prêcher la bonne parole, ainsi que de tout faire en ton pouvoir pour qu'au moins la moitié des hommes valides peuplant ces bourgades s'enrôlent dans l'armée Inquisitoriale. Nous verrons ici si ta verve rattrappe quelque peu ton physique et ta condition déplorable.
Tu pars demain. Je t'adjoindrai une petite bourse te permettant de faire le voyage aller, pour le retour à toi de te débrouiller. Et ne reviens pas tant que ce que je t'ai demandé ne sera pas accompli.

Tu auras trois mois, si une fois le délai écoulé, je n'entrevois aucun signe de conversion, j'enverrais moi-même quelques Hauts-Prêtres finir le travail, mais d'une autre manière..."

Un rictus sadique étira le visage de l'Inquisiteur et d'un geste de la main, il congédia Hébrion, lui montrant la sortie et lui donnant un petit papier, lui indiquant de se rendre à la trésorerie de l'Inquisition.

Hebrion avait cru rêver, mais non l'Inquisiteur avait bien dit que certaine personne de sa région était des impies!

Après avoir saluer l'Inquisiteur et prit la direction des portes de la ville Hebrion jurait à voix basse.

"Il y a certains impies dans ta région."Tu va voir si c'est des impies!!!

Hebrion passa à autre chose et se demanda comment il allait rejoindre sa destination, il avait fais l'aller a pied et sa lui avait prit 1 mois...Puis une idée lui passa par la tête.
Il se dirigea vers le l'étable a Equidus la plus proche et demanda à voir le patron.

-"Par ordre de l'Inquisiteur je vous réquisitionne un equidus!"

Hebrion sortit rapidement sa lettre en exposant juste le sceau inquisitorial pour que l'homme ne voit pas le reste de la lettre...

-"Bon éh ben c'est d'accord messire bouger donc pas je vais vous en chercher un!"

Hebrion afficha un immense sourire quand l'homme lui tourna le dos.

*Mouahahahah sa a marcher!!!*

-"Votre monture est prête messire! Au plaisir de vous revoir!"

Hebrion monta et prit la direction de la porte principale, il passa les gardes et fît route vers le soleil couchant."