Le vent soufflait sur les collines des pays environnants. Traversant monts et vaux, collines, montagnes, infatigable, il allait à une allure folle. Son passage fit soulever les cheveux ailes-de-corbeaux de Zarth, lui faisant miroiter la puissance d'un pouvoir sans contraintes, sans ennemis.
Il se souvenait toujours de son projet : prendre la couronne qui lui revenait de droit. Des Libertaens bellicistes l'avaient suivi, des soldats d'élite et des assassins hors-pairs de pays limitrophes et éloignés avaient rejoint sa cause.
Il les avait captivé avec ses discours de prospérité uniquement due à la guerre, et à la bêtise du dirigeant actuel, un pacifiste crapuleux et stupide.
Chaque jour, des partisans de l'Alliance prenaient des prises de pouvoirs, infimes en eux-mêmes, mais qui pourraient porter la rébellion : des chefs de taverne pacifistes distillait le venin contre le Royaume aussi sûrement que leur alcool, des prostituées attirantes droguaient la boisson qu'elles faisaient boire à leurs clients afin de les rallier à leur cause durant cet état second. Le peuple était convaincu progressivement, l'Alliance grandissait.
Ce soir, ce n'était pas le peuple, amadoué par les manipulations, qui était visé, non. Les nobles allaient apprendre à murmurer le nom qu'il cri actuellement sans crainte : Zarth. Ces parvenus incapables avaient refusé de rejoindre la bannière de l'Alliance, prétextant un serment prêté au trône de Libertae, et ils allaient regretter ce refus et ce serment.
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Jarlaxle menait la petite troupe à travers la forêt. Aussi inquiétant qu'une meute de loups en chasse, les Dagashis rôdaient dans le bois, autour de la route que les nobles emprunteraient afin de se rendre à la fête de ce seigneur Parmeson. Ce Sir tout en couleur, corpulent et friand de la bonne chair, parvenu parmis les parvenus, incapable parmis les incapables, ne réussisait pas à s'intéresser à autre chose que son propre plaisir : le comté qu'on lui avait alloué par exemple.
Cette expédition avait deux buts : terroriser les nobles et s'attirer la bienveillance d'un peuple maltraité et grondant déja. Les assassins attendaient juste un invité venant avec un groupe de soldats réduits. Ce qui leur arriva doucement dans les mains. Sans plus de bruits que des feuilles mortes, les Dagashis se laissèrent tomber des branches où ils s'étaient perchés, au moment où les guerriers passaient à leur niveau.
En moins de temps qu'il n'en faut pour le seigneur dans sa literie pour se droguer l'esprit à l'aide de Fumée de plaisir, ou d'autres substances qui n'importe quel guérisseur proscrirait pour la bienportance du corps et de l'âme, les tueurs éradiquèrent du meilleur des mondes la vermine qui protégeait le noble, avant de changer de vêtements.
Dans son état de béatitude droguée, le seigneur ne se rendit compte, tandis que les esclaves, désormais, otages continuèrent leur marche vers le palais de Parmeson.
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Une fois dans la place forte, une partie des gardes se rendit aux cuisines, afin de se restaurer, et profitèrent du manque de personnel pour envoyer ad patres une dizaine d'apprentis qui étaient venus donner la main à la pâte pour la fête, avant d'empoisonner méthodiquement les assiettes, et se changer une nouvelle fois afin de prendre les habits d'une dizaine de serviteurs, envoyés eux aussi dans l'au delà, pour porter les plats dans la Grande Salle.
Le poison, lent, ne tuerait pas aussitôt les gouteurs, et, épicés comme ils étaient, les plats ne trahiraient pas la présence de ce qui tuerait tous les invités... sauf deux. John Parmeson survivrait au repas, car il sera automatiquement accusé de trahison, et un autre, afin de témoigner sur son plat bien fade, alors que les autres se régaleraient.
Oui, il fallait que les nobles vivent dans la peur du poison, et ne se nourrisent plus que fadement. Ce soir, et dans les prochaines fêtes qui allaient suivre, le plan se répétera. Il était nécessaire que ce soit ces repas délicieux qui tuent les nobles, ne laissant survivre qu'un seigneur en dehors de l'hôte.
Zarth éclata de rire, et ce rire fut emporté par le vent...
Sujet: Proximitae : 5 jours de la capitale 