Les terres d'Orlith

Je me dirigeais sans grande hâte vers mon salon de travail. Non pas que les taches liées à mon rang m'ennuient ou m'indispose. Seulement, je preferais faire autre chose que de recevoir les plaintes de paysans mal lunés qui ne comprennent pas que je ne dirige pas le temps qu'il fait. Leur vie c'est déjà bien suffisant.
La pièce a été aménagé à mon gout. Face à mon bureau trône un portrait de ma mère, il avait été peint avant ma naissance, et son visage rayonnait d'une joie sans partage. Je tenais la couleur de mes cheveux de cette femme délicieuse. Un roux soutenu et non terne, sa peau semblait si pâle sur cette peinture, quasi transparante.
Je pris place derrière mon bureau, lançant un dernier regard vers le visage de ma génitrice. Derrière moi se trouvait une grande fenêtre, laissant les rayons du soleil envahir la salle sans aucune gène. Les fauteuils qui se trouvaient en face de moi étaient vides, mais pour combien de temps encore?
Je me saisis du lourd agenda relié et l'ouvrit à la page du jour.
Encore un dépot de plainte, mais cela irait vite. Un sigle attira mon attention, comment aurais-je pu oublier que c'était aujourd'hui?!
Je fis reculer ma chaise, me dirigeant vers la bibliothèque de la pièce. Deux grands panneaux de bois me permetait de cacher un coffre et un mini bar aux yeux des personnes qui visitaient la pièce.
Je delassais le cordon qui pendait à mon cou et et fit jouer la serrure du coffre à l'aide de la clé qui y était accroché.
Les chevilles jouairent sans bruit, si l'un des coffres de ma demeure était le plus soigné et entretenu c'était bien celui la. Pour moi il renfermait la plus pure des merveilles. Un lourd dossier prenait quasiment tout le contenant du coffre. Je m'accroupis et m'en saisit avec deference.
Je m'installais à nouveau derrière mon bureau, ouvrant le dossier avec lenteur. Mille fois j'avais lu les feuillets qu'ils contenaient. Pourtant, la fièvre qui m'habitait à chaque fois que je le tenais ne baissait guère.
La première page me mettais toujours mal à l'aise, qui ne le serait pas à la lecture de l'enquete sur la mort de ces parents?
Deux coups secs furent frappés. Je refermais le dossier avec douceur. Ne voulant point l'habimer.

Entrez.

Un page ouvrit la porte et annonça la délégation des plaigneurs.
La journée pouvait commencer...

La discution avec ces gens là fut rapidement fini, bien heureusement pour moi d'ailleurs. Apparement une bête sauvage aux crocs acérées faisait des dégats dans les cheptels. Je n'avais pas envie de m'occuper moi même de cette chasse à cours, mais je leur promis de leur mander rapidement des chasseurs expérimentés pour cette chasse.
Je sortis un parchemin à leur départ et l'emplis de phrase rendant vrai ma promesse. Je basculais au fond de mon siège, me retentant de me saisir à nouveau du lourd dossier.
Je n'avais plus qu'à attendre son arrivée. Mes doigts se mirent rapidement à pianoter sur la console de bois. Je voulais avoir l'esprit clair pour l'écouter, donc boire en l'attendant était hors de question. J'avais encore une célébration à attendre, je décidais de ranger le dossier et de me promener dans les couloirs.
Ils étaient vides, vides de poussière, vides de bruit et de rire. Je décidais donc de sortir, de laisser le soleil me réchauffer, de visiter mes mordoks. De fins limiers aux yeux brillants et à la robe noire. Des bêtes magnifiques. Je m'enquis de l'état de santé de la futur mère qui était resté au sol, le ventre plein. La portée serait importante, à ne pas en douter. Je flattais le flanc de la belle et me dirigea vers l'écurie. Les équidus levèrent leur têtes vers moi. Pas le temps de partir avec l'un d'entre eux en promenade, mais les voir me permetais déjà de partir vers l'exétereur.
Le pas trainant je me dirigeais vers mon bureau, croisant par hasard l'une des soubrettes officiants dans ma demeure, elle se figea, s'inclinant comme si elle avait pu s'allonger au sol. Une nouvelle à ne pas en douter, à qui on avait déjà du parler de moi. Je passais devant elle en éclatant de rire. Ce n'était même pas amusant de couser une demoiselle si elle était prevenue du jeu. Tant pis pour elle.
La porte du bureau était entrouverte, alors que je l'avais soigneusement fermée. Ma respiration se coupa un instant. Seuls deux types de personnes agiraient ainsi, soit l'homme que j'attendais soit un sédite de l'Alliance. Je ne pris pas de risque inutile et dénuda ma lame, d'apparat, mais elle serait toujours utile contre une attaque d'arme blanche.
La porte s'ouvrit devant moi et une vieille matrone me fit face. Elle poussa un cri d'éffroi et laissa choir son plateau vide.

- Par Mullenken! Vous m'avez fait peur B'lerion!
- Vous m'avez surprise nourrice... Ne savez vous donc pas les consignes de sécurité?
- Si, si bien sure, mais votre invité étant déjà arrivé je lui portais le thé le temps que vous arriviez...
- Alors laisse moi aller le saluer et ne me retins pas plus!

Je plaçais ma larme au fourreau et me baissa pour lui ramasser son plateau. Un sourire aux lèvres elle me remercia et fila aux cuisines.
Il était là, debout face à la fenêtre, j'eus l'impression que mon père était revenu à cet instant, lui aussi affectioné énormement la vue de l'étangs et des saules qui le bordaient.

- Je vous attendais Comte de Kadith...
- Alors que pourrais-je dire tant vos visites sont rares?!

Il se détournit de la fenêtre pour me faire face. Un grand pardessus noir lui couvrait les épaules alors que les revers de son col était remonté pour cacher, peut être pudiquement la grande balafre qui lui avait couté son orreille droite. D'un geste je l'invitais à s'installer presque impatient de le voir me délivrer ses nouvelles.

- J'ai découvert une nouvelle poche de sédites de l'Alliance.

Une lumière se mit à briller au fond de mes yeux, depuis le temps que j'attendais ce genre de nouvelles!

-La foret de bricetbroc semble être un lieu de rassemblement pour certains d'entre eux... Mais je ne saurais que vous conseillez de mandater le Roy avant de partir tête bèche vers eux. Des gens ont besoin de vous ici...
- Grimaud, je te remercie pour ces informations, l'intendant se fera un plaisir de te voir partir, mais grimacera à la vue de la bourse qu'il devra te remettre. C'est à moi de décider si ce jeune Roy doit être prévenu ou pas... Buvons veux-tu?

Pourtant mon corps et mon esprit s'était déjà échapés de la pièce, préparant avec minutie mon départ et ce qui me serait nécéssaire.